Les Vies changent, Les Souvenirs restent.


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Petit Marocain du 02 Mars 1960 Page3&4

 

LE PETIT MAROCAIN
N°13287 du MERCREDI 02 MARS 1960

Pages 3 & 4


AGADIR: PLUS DE 5.000 VICTIMES, MORTS ET BLESSES

 

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(Retranscription)

Plus de 100 sinistres rassemblés au centre d'Ain Bordja
Une centaine de sinistrés ont été amenés par convoi hier soir à Casablanca où ils ont été logés dans une caserne militaire, à Aïn Bordja. Les victimes seront hébergées jusqu'à ce qu'une solution soit trouvée à leur situation. D'autres sinistrés étaient attendus dans la nuit.

Voici une liste de sinistrés d'Agadir rassemblés au Centre d'hébergement inter-armée d'Aïn-Bordja:

Mme Moragues et 3 enfants - Mme Join et 3 enfants - Mme Ferry et 2 enfants - Mme Gatounes et 1 enfant - Mme Puchu et 1 enfant - Mme Kwalo et 1 enfant - Mme Bouganen et 6 enfants - Mme Martini et 2 enfants - Mme Lareynie - Mme Schneider - M. Castronovo et 4 enfants - Mme Tunier, 1 enfant - Mme Vaupene, 1 enfant - Mme Orven - M Mme Dzredzic, 2 enfants - Mme Peres, 2 enfants - M. Salpiero, 3 enfants - Mme Bos, 1 enfant - Mme Deliance, 1 enfant - Mme Mario Ohayon, 6 enfants - Mme Maurice Bensoussan, 3 enfants - Mme
Martini, 2 enfants - Mme Penerse, 2 enfants - Mme Frech (famille 10 personnes) - Mme Maicho - Mme Abouderem, 2 enfants - M. et Mme Cohen - Mme El Cabar - Mme Victoria Zahan - Mme Knafo Eliane et 4 enfants - 1 enfant seul qui se nomme Mosnino André - Mme Bougagni Simone - Mme Knafo Mani - Mme Hanania Bouganine - M. Zohbat (2 femmes et 4 enfants) - M. Afriat, 1 femme, 5 enfants et une nièce - Mme Marcelle Morsulo - M. Vielle Pierre - Mme Delarico Blanche - Mme Galant Monique et un enfant - Mme Andreran Arlette et 2 enfants - Mme Mory Claude - M. Spi Maurice, 1 femme et 2 enfants - l'enfant Bettan Eliane - l'enfant Hanina Rosa - M. Cohen Maurice - Mme Cohen Messoda et 5 enfants - M. Zohbat, 1 femme et 4 enfants - M. Quenanot, 3 enfants - M. et Mme Pirrignot - M. Ekhanale - M. Chiram - M. Soler Jean - M. Kessos - M. et Mme Guigui et 5 enfants - M. Mario Delarez - M. et Mme Serignat et 5 enfants - Mme Barzulo.

 

 

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(Retranscription)

Premières listes des blessés
ADMIS A L'HOPITAL MAURICE GAUD DE CASABLANCA:


Halima bent Bark ; Jaama ben Mohamed : Hallma Mohamed : Israil Fiby ; Mina Monstiech ; Margolis Zelda ; Fatima bent Raja ; Salah ben Boujemaa ; Rabi Messaoud ; Brahim el Ahmed : Mahjoub ben Ahmed : Lahcen ben Bark.
Fatima bent Tahar ; Izza bent Mohamed ; Lahcen ben Mohamed ; Louisa bent Mohamed ; Fiby Zorah ; Abdallah ben Larbi ; Jobar Abderrahim ;Hadj Mohamed : Abdelkader ben Djlllali : Sadia bent Mohamed.
Lignès Liliane: Abdeslem ben Mohamed ; Lugassy Rosette ; Breteau Roger ; Gauthier Anny : Fatima Hamadi ; Moulay Ahmed Chérif.
M'Ham ben Abderrahman ; Yamma bent Bark ; Mohamed ben Ahmed ; Mohamed ben Ahmed : Martlnez Albert ; 2 Marocains non identifiés.
Abdallah Ahmed, Naïma bent Dactour, Aaron Athias, Essard Lahcen, Mahjoub ben Ahmed, Bark ben Miloud, brahim ben larbi, une petite fille inconnue européenne 4 à 5 ans ; Nounée Villa Pastor. Ahmed ben Mohamed, Ahmed ben Mohamed, Ben Bouzzi Abdelrafa, Sabboun Hassan Bouazza, Lahakim Bachir, Abdelaziz ben Lahcen, Mohamed ben Abdallah, Mohamed ben Lahcen, Mustapha Bekkaï, Abdallah ben Ahmed, Ali ben Mohamed, Zorah Zemmani, Brahim ben Ahmed, Mahjoub ben Ahmed, Lahcen ben Bark, Fatima bent Tahar, Izza bent Mohamed, Lahcen ben Mo hamed, Louisa bent Mohamed, Fatima bent Mohamed, Diby Zorah, Abdallah ben Larbi, Jabar Abderrahim, Hadj Mohamed. Abdelkader ben Djilali, saadia hent Mohamed, Khalifa Rachel, Lignès Liliane, Abdeslem ben Mohamed, Lugassy Rosette, Zorah Tahar.
Mohamed ben Brahim, Ahmed ben Raho, Embark ben Mohamed, X ben X, Brahim ben Abdallah, Aïcha bent Lahcen, X ben X. enfant marocain, X ben X, Âhmed ben Hamou, Ben Yaya Fatha, Fatima Ahmed, Mohamed ben Abdelkader, Fatima bent Brahim; Ben Aïssa Rhaduey, Fatima Brahim, Ahmed Moussa, Zorah Abdeslem, Jacob Barsisat, Abitbol Maurice, Abdallah ben X, Mohamed ben Ahmed, Larbi ben Bachir, Janula Ouzzaoui, Lahoucine ben Ahmed, Idder ben Idder, Ahmed ben Mimoun, Afikir Ahmed, Mme Narahanne, Boujmaa Mohamed, Ali Aomar, Zorah bent Bark, Bounemana Ahmed, Mohamed Amar, Aïcha Lahoucine, Fatima Mohamed, Bark Salem, Messaoud Mouyal, Mimoun Abitbol, Nessim Abitbol.
M'Barka bent Hadj ; Marie Bohbot : Houcine Brahim ; Bel Hadj Benizrais ; Fatima Brahim ; Giacomo M'Bark bel Hadj Houcine ; Mimi Myara ; Hama Myara ; Aicha Ahmed ; R'kia bent Bouy : Messody Achour ; Mamar Mohamed Mle 1.235 ; El Gamali Ahmed ; Mohamed Laoufi ; Lahoucine ben Mohamed ; Mnia bent Mohamed T'touch ; Mnia bent Mohamed : Fatima bent Ahmed : Fatima Brahim ; Fatima ben Lyazid ; Ahmed ben Bark ; Brahim Moktar ; Mme Romero Orlando ; Dantel Romero ; Belaid ben Lahoucine ; Zolida ben Bena ; Mellouk Mohamed ; Chmicha Ahmed : X ben X 45 ans, Marocain ; Michel Avenot ; Zorah bent El Hadj ; Mohamed ben Ahmed ; Marto Emilio ; Abdallah ben Mohamed ; Moulay Ahmed.
Enfant X ben X, marocain, sexe masc. ; Lahcen, enfant; Barka bent Mohamed ; G'Mia bent Mohamed ; Zorah Tili ; Mohamed ben Ghazi ; Zoulida bent Ahmed ; Kassem ben Aoamar ; ChamaÏn Brahim ; Khaddouj bent Mohamed :
AÏcha bent Lahoucine ; Chaignon Catherine; Lahcen Lahoucine ; Moulay Bark ; Mohamed ben Ahmed ; Fatima bent Abdallah ; El Mezianne Mohamed ; Mohamed Lahcen ;
Louis Cabézéro ; Mohamed Belaïd ; Moulay Ahmed Bibi : Mohamed ben Abdellah ; Parent Marguerite ; Hadda bent Mohamed ; Bark ben Tahar ; Keltoum Mohamed ; Abdallah ben Ali ; Touma Mohamed ; Khalifa Albert ; Amina bent Hassan ; Abdelaziz ben Hassan; enfant Tarjik ; Aïcha bent Ahmed ; Anonna Zizon ; Razi ben Chraïbi ; Moulay ben Abdellah ; Alvarez Marie ; Brahim ben Ahmed ; Fatima bent Ali ; Lassa Ali.


ADMIS A L'H0PITAL JEAN VIAL
Mme Cramenences Renée ; Bougreau Yves ; Miles Gisèle et Agnès Martinez (deux sœurs): Mata Sanchez Pedro : Krispel Haïda et sa fille Rachel.
Carasco Segura Manuel : Hanounia Marie ; Habiba bent Hamafi ; Munoz Joséphine ; Aicha bent Salah.
Mme Goosdoue Yvette et sa mère ; Mme Lasri Esther ; Riboh Léa et Ribah Solue ; Normand Louis ; Manghaï (sujet anglais, diplomate) ; Mme Larrade Marie-Louise.
Gabet Joseph ; Mme Ohayon et Mme David (ne sont pas blessées, mais hospitalisées pour maternité ; Mlle Diaz Lili ; Tupinier Henri ; Mlle Baïata Lydie et son fiancé Vial Freddy ; Mme Lannaud Louise ; Ksour ben Ahmed (des F.A.R.).


Des blessés évacués sur Marrakech ont été hospita1isés à la Base aérienne.
MARRAKECH, 1er mars (DNCP). _ Dès que la nouvelle du tremblement de terre enregistré à Agadir fut connue, des équipes de secours parties de Marrakech s'y sont rendues: pompiers, gendarmes et policiers, ambulances.
Le service de Santé était alerté et prenait ses dispositions en conséquence pour hospitaliser les victimes qui, transportées par avions, commencèrent à arriver à Marrakech dans la matinée, vers 10 heures.
200 lits étaient réservés, et les équipes de chirurgiens, docteurs et infirmiers étaient en place.
Les premiers blessés arrivés à Marrakech, ont été hospitalisés à la Base Aérienne. Ce sont les moins atteints, car ils ont pu se dégager aussitôt. Ils n'ont pas pu donner de renseignements, ayant été réveillés durant la nuit par le bruit des maisons qui s'effondraient et ne se rappellent que du nuage de poussière dans lequel ils furent enveloppés.

 

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VISION D’APOCALYPSE DANS LA VILLE MARTYRE

AGADIR, 1er mars (De notre envoyé spécial Chouffani El Fassi). - Jamais dans l'histoire du Maroc on n'a vu ou connu une aussi terrible catastrophe comme celle du 29 février qui sans nul doute va marquer dans tous les esprits une date inoubliable mais douloureuse.
En effet pour ceux qui connaissaient Agadir cette charmante ville d'estivage avec son beau ciel toujours bleu, son climat et sa belle plage, c'est une grande déception.
En survolant la ville on remarque que la forte secousse n'avait attaqué qu'une partie de sa totalité c'est-à-dire le Talborjt (quartier populeux et commercial), ce qui fut la médina et la ville nouvelle avec ses hôtels et buildings. Mais quand on est sur place il n'en est pas de même car la ville a souffert dans les 70 % de ce séisme.
Le terrain dans son ensemble qui fait partie de la base aéronavale française était bondé non pas de visiteurs mais de centaines d'appareils, les uns arrivant et les autres partant. Partout les officiers et les "pompons rouges" couraient par-ci et par là, ou s'affairaient par-ci par-là, brancards sur lesquels gisaient des vieillards, des jeunes, des hommes, des femmes dont les vêtements sont maculés de sang.
En effet, c'est dans cette base mise à la disposition du gouvernement par le commandement français qu'ont été aménagés les centres de triage, d'hospitalisation et du service d'urgence.
Ce sont les médecins de l'aéronavale qui depuis le commencement du tremblement de terre n'ont cessé de s'occuper des victimes. Le petit exemplaire des victimes. La petite infirmerie a été elle-même, transformée en une salle d'opération où il fallait opérer avec des moyens de fortune.

La sollicitude des sauveteurs
Mais le plus terrible ce sont ces centaines de malheureux et de malheureuses qui ne cessent de gémir et d'appeler, qui son épouse, qui ses enfants, qui ses parents, ce qui rendait encore la mission des jeunes matelots transformés en infirmiers d'occasion plus difficile. Que de fois on a vu ces jeunes gens se pencher avec douceur sur les malades et les prendre entre leurs bras pour les transporter jusqu'à l'infirmerie afin de leur donner les premiers soins.
Les Américains ont envoyé eux aussi un groupe médical et des médicaments, de même que l'ambassadeur Yost et l'amiral Frank Akers commandant les forces maritimes de la Méditerranée se sont déplacés pour discuter avec le gouverneur de l'aide dont la ville pouvait avoir besoin.
Il est à signaler que plus de 2.000 personnes ont été évacuées et d'autres continuent de l'être par la
voie aérienne, grâce aux avions (militaires. français, américains et de la Royal Air Maroc vers les divers centres hospitaliers du Maroc donc ceux de Taroudant, Essaouira, Marrakech et Casablanca. Certains touristes américains ont été évacués vers Kénitra.
Plus d'une trentaine de blessés atteints de fractures de crânes ont été dirigés vers Casablanca.
Dès qu'on quitte l'aviation, il n'y a pas moyen de se frayer un chemin, tant sont nombreuses les voitures y compris les camions militaires et civils qui transportent aux camps les rescapés. En effet, tous les moyens de transports disponibles étaient réquisitionnés pour transporter les blessés graves ou autres et en général tous les rescapés au centre de triage.

En ville
Au quartier industriel, le séisme n'a pas l'air d'avoir provoqué des dégâts (quelques murs lézardés) et quelques toits écroulés. Les rues sont vides de piétons. Tous les habitants ont déjà quitté leurs demeures.
Mais en se dirigeant vers le centre de la ville, on découvre de plus en plus d'immeubles en ruines; là le tremblement de terre a frappé fort. Le Saada qui était la fierté des Gadiris, a terriblement souffert ; des quatre étages, il ne reste plus qu'un tas informe de pierres et de blocs de ciment dans lequel les sauveteurs essaient de découvrir les dernières victimes. Plus loin, la Préfecture est restée telle qu'elle était : pas une lézarde, il en est de même de l'immeuble consulaire et des bâtiments des moulins du Littoral. Sur les balcons de certains immeubles chancelants, le linge flotte au vent. Mais en montant vers le centre proprement dit de la ville, on découvre le drame.
De l'hôpital, il ne reste plus que quelques murs et tout autour un hôpital de campagne. Les médecins mandés d'urgence ont été obligés de l'aménager sur la place publique. Et c'est là aussi où près des vivants, dorment de leur dernier sommeil les morts qui, alignés côte à côte, attendent l'heure d'être inhumés. Plus loin, les quelques parents ou membres des familles attendaient avec impatience d'avoir des nouvelles.

Une femme se jette par la fenêtre
Mais il y eut plusieurs et autres cas plus terribles - telle cette femme qui a préféré se jeter du 3ème étage avec son enfant pour soi-disant le sauver.
Une femme marocaine nous a dit qu'elle a été projetée hors de chez elle alors qu'elle préparait le dîner - mais ses 7 enfants sont restés sous les ruines.
On dit que le chef d'escale d'Air Maroc, le fils du consul de France et deux médecins ont été tués.
Si on devait donner tous les détails sur les divers incidents, il nous faudrait des pages et des pages. Il
n'est pas possible pour un être humain de détailler tant de malheurs et tant de misères. Ce qu'on peut dire, c'est que la catastrophe est sans précédent. Mais ce que de nombreux spécialistes ne comprennent pas, c'est qu'il n'y eut pas de raz de marée.

S.M. le Roi sur les lieux 
Sa Majesté le Roi qui, dès lés premières heures de la matinée s'était rendu à bord du Constellation de la Royal Air Maroc à Agadir, accompagné de S.A.R. la princesse Lalla Aïcha et du président Abdallah Ibrahim et des membres de son gouvernement, a visité en détail toute la ville et a été très peiné du malheur qui vient de frapper la belle cité.
A Inezgane, le Souverain a présidé dans le bureau du Cercle une importante séance de travail et a donné ses directives pour les mesures à prendre. C'est ainsi que le monarque a décidé la constitution de deux commissions, l'une d'aide sous la présidence de S.A.R. la princesse Lalla Aïcha, et la seconde, technique, que doit présider S.A.R. le prince héritier Moulay Hassan.
En effet, S.A.R. le Prince héritier, qui avait rejoint Sa Majesté à Agadir, est rentré hier après-midi à Rabat mais il devait revenir à Agadir pour prendre la direction des travaux que l'Armée Royale devrait commencer dès ce matin. A ce sujet, il est à signaler qu'un bataillon du Sud converge actuellement vers Agadir ainsi que plusieurs détachements d'Essaouira et aussi des éléments du génie et de la gendarmerie. Une compagnie médicale se dirige vers la ville sinistrée. La gendarmerie royale a, de son côté, réquisitionné tous les oisifs pour aider au déblayage.

L'organisation sanitaire
Du point de vue médical, tous les médecins disponibles ont été appelés à Agadir. Plus de 4 tonnes de médicaments sont déjà arrivés sur Place, sans compter l'aide américaine et française consistant en tentes et médicaments: Le Croissant-Rouge Marocain est en action sous la direction effective du Dr Kebbaj.
Du commissariat de police, des locaux de la Gendarmerie et des pompiers il ne reste que quelques portes. L'hôtel Marhaba a, lui aussi connu quelques destructions ; le Mauritania, en grande partie, le Gauthier et le cinéma Rialto en entier; mais on dit qu'il n'y a pas eu tellement de victimes comme certains le laissent entendre.
Le quartier qui a connu le plus de dommages reste le Talbordt dont le nombre des habitants s'élevait à quelque 15.000. Là tout a été détruit, tout a été rasé. De la mosquée il ne reste que la moitié      du minaret.
Les sauveteurs ont passé toute la journée à fouiller dans les décombres, mais le sauvetage se révèle très difficile.
Des conversations que nous avons pu avoir avec certaines victimes il ressort qu'un premier séisme avait été ressenti lundi à 12 heures et qu'il avait duré 2 secondes - En ce qui concerne le tremblement de terre proprement dit, c'est à 23h50 qu'il a commencé pour se terminer une vingtaine de secondes plus tard.

Le Gouverneur nous dit:
M Bouamrani, gouverneur de la ville nous adit qu'il se trouvait avec ses enfants dans sa maison particulière quand il a entendu un grondement qui a fait vibrer la maison plus de petites vibrations avec des coups de petits grondements, suivis de cris perçants et des gémissements qui venaient du dehors. Voulant allumer la lumière électrique, celle-ci ne vint pas, alors il sortit voir ce qui se passait, et c'est ainsi qu'il ne remarqua que de la poussière et une flamme rouge. Gardant son sang froid il retourna pour sauver ses enfants et sa famille, malheureusement il n'a pu sauver qu'une partie. Son beau-père était resté sous les décombres. Il voulut alors téléphoner, l'appareil ne marchait plus. Il fut alors obligé de faire plusieurs centaines de mètres pour trouver sa voiture et demander des secours.
Est sur place pour l’exécution, des ordres royaux ; MM. Hassan Zemmouri, Sous-secrétaire d'Etat à l'Intérieur ; le colonel Oufkir, les Drs Sentici et Benhima, le commandant Habibi, le capitaine Nmichi, etc ...
Etant donné les dangers que présente encore Agadir, un ordre vient d'être pris pour évacuer tous les valides vers les Houaras. Cette évacuation aura lieu par camions des F.A.R.
On apprend d'une part que les services de transmission sont sur place, mais que pour le moment seules les liaisons par radio des F.A.R. sont possibles d'autre part on signale l'arrivée pour mercredi de la 7ème flotte américaine, des escadres françaises et portugaise. La Cie nationale de Navigation a de son côté fait dérouler quelques-uns de ses cargos.
En dernier lieu on croit savoir que le nombre des morts est d'environ 1.500, mais que les recherches se poursuivent.
Avant de terminer, signalons l'héroïsme de la gendarmerie royale, qui avec son petit effectif de 20 personnes a pu sauver durant la nuit tragique quelque 100 individus.

 

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